Oscura réunit des gens venus de France et d’ailleurs : un animateur, un architecte, un iconographe, un vendeur, un philosophe, un squatter, un historien de l’art, un cartographe, une laborantine, un photographe, etc. Tous partagent le goût de marcher dans les rues, de traverser un parc, de longer les rails, un secret désir de ville.
Plutôt Saint Denis que Paris, Ankara qu’Istanbul, Bucarest que Brasov, Rubi que Barcelone : Oscura s’est surtout investie dans la périphérie de mégalopoles ou au centre de villes –fractures, villes mutantes et ouvertes à tous les scénarios, métamorphosées par la nécessité et l’imaginaire d’aujourd’hui. Là où la ville est le plus en devenir, Oscura trouve son milieu.
Ainsi depuis bientôt dix ans Oscura travaille l’image de la ville, l’image dans la ville, présentation et représentation de ses habitants : un visage sous la fontaine, des mains dans le cambouis, joies et tracas, rêves et réalités urbaines...
Cette pratique, basée sur le sténopé, se démarque immédiatement des idées préconçues que l’on se fait de la photographie et de son utilisation courante. Tout d’abord chacun parcourt la mystérieuse fabrication des images. On n’appuie pas sur un bouton sans connaître ni l’avant, ni l’après de la prise de vue. On « fabrique « son boîtier, on s’interroge sur la lumière, on trouve les bases techniques fondamentales. A la prise de vue on ne vise pas, on est dans un champ, on n’est jamais complètement derrière, ni complètement devant. Pas de déclic mais des temps de pose de plusieurs minutes, parfois des heures envahies par la rêverie. Enfin dans le laboratoire, on découvre, sur le négatif et le positif que l’on tire, les déformations, la profondeur de champ et les mouvements de cette image « cinématographique » qu’est l’image sténopé.
Ainsi, de la fabrication de la boîte jusqu’à l’obtention du positif, toutes les étapes de l’acte photographique sont connues et prises en charges par ceux qui participent aux ateliers.